Patrick
Troudet
Programmateur
Il y a quelque chose de revigorant dans le ton de ce film au charme fou, un petit vent frais de liberté, décoiffant, stimulant, on en sort les neurones en éveil, le coeur en émoi, et un sourire aux lèvres. Il y a des films qui se créent hors système, sur la seule force d'un désir, un cinéma assez amoureux du public pour oser l'entraîner vers l'aventure émoustillante de chemins non balisés, avec l'a priori vivifiant que le spectateur est ouvert à toutes les découvertes. 2 automnes, 3 hivers n'a pas été fait avec de gros moyens financiers, pourtant c'est une gourmandise et l'on n'en revient pas de pouvoir encore être étonné, on n'en revient pas que le cinéma, après tant d'années d'existence, puisse encore se renouveler, sans rien renier de son histoire, à laquelle le film n'hésite pas à faire des petits clins d'oeil. Une bonne dose d'humain, un zeste de poésie, un poil de nostalgie, une constante drôlerie, l'actualité qui affleure... En musique on rangerait le film dans la catégorie « fantaisie », ce genre où la subjectivité du compositeur s'exprime en s'affranchissant des contraintes dans un langage néanmoins parfaitement organisé et séduisant, à la fois grave et léger. Dite à plusieurs voix et souvent face à la caméra, cette histoire de trentenaires amoureux raconte notre époque, la fragilité des corps, l'incertitude des esprits, la précarité de la vie, la nécessité de rencontrer l'âme soeur...
Publié le mardi 12 septembre 2017