Belinda, farouche Belinda, qui occupe toute la place qui lui est assignée dans la destinée des yéniches, nous emmène par delà les clivages artificiels du « chacun chez/pour soi ». Elle vit fièrement sa vie, abandonnant son inconscience pour suivre respectueusement le chemin tracé par ses ainés : fonder une famille, respecter le clan et, surtout, avoir la conscience aigüe de la grandeur du plus petit rouage, les yeux un peu trop écarquillés comme si son quotidien avait parfois besoin d'oubli.

Vous avez dit film ethnologico-bienveillant .... Surtout pas ! Bien loin du nombrilisme qui agite notre société à l'affut de la moindre auto-satisfaction, le film nous fait entrer dans une communauté en marche, obstinément, contre tous les obstacles et les stéréotypes imposés.

Bien abrité au sein d'une communauté que la réalisatrice a su saisir sans voyeurisme ni misérabilisme, vous n'aurez pas envie de quitter vos nouveaux amis. Belinda mérite votre attention.