Willy
Durand
Programmateur
En me rendant à la séance de Fix Me de Raed Andoni organisée par l'ACID lors du dernier festival de Cannes je me disais que j'allais certainement voir un bon documentaire mais aussi un énième film sur le conflit israélo-palestinien... Non que je sois lassé des films, fictions et documentaires, abordant ce sujet mais je pensais déjà aux difficultés de programmation tant ces films sont nombreux (à certaines périodes) et ont du mal à attirer un public (en dehors des militants et des personnes particulièrement sensibles à cette question). En sortant de la projection, cette problématique n'avait plus lieu d'être tant le film m'étonnait et m'amenait à penser l'individu... En effet, le geste de Raed Andoni vise à rechercher les moyens, en l'occurence des séances de psychothérapie, d'échapper à tous les carcans, au regards des uns et des autres qui enferment et surtout qui l'empêchent de penser et de se penser librement, sans contraintes. Cette situation est rendue bien évidemment d'autant plus dramatique que la pression est quotidienne. Raed Andoni réclame pour lui la liberté d'être en dehors de tout groupe et de toute idéologie. Il réclame une indépendance que chacun se doit de conquérir pour mieux affirmer sa singularité dans un monde qui n'entend pas lui laisser la moindre place pour s'exprimer, donc exister.
Publié le vendredi 26 janvier 2018