Un soir après la guerre se déroule dans le Cambodge d'aujourd'hui. Il s'agit d'une histoire d'amour entre un jeune soldat qui rentre de la guerre et une jeune fille vendue comme prostituée qui cherche à se racheter, au sens propre du terme. Pourquoi cette histoire classique nous émeut-elle autant ? Peut-être parce que Rithy Panh filme dans un même mouvement des visages, des regards, des corps et le Cambodge moderne. Comme dans Les Gens de la rizière, avec plus de réussite encore, il n'hésite pas à filmer des plans documentaires ou mieux encore à faire surgir le documentaire au cœur même d'un plan avec toute la violence que cela peut produire. Le film ne montre pas la guerre, c'est de ce point de vue l'exact opposé de ce que le cinéma américain propose : il la fait ressentir de façon viscérale. On en sort révolté.
Publié le mercredi 13 septembre 2017