Les Larrieu, qui sont frères et qui sont deux, ont fait avec Un homme, un vrai le plus beau de leurs films de montagne. Ils n'ont fait que des films de montagne ? Oui, d'accord… Et celui-ci ne se passe pas entièrement à la montagne ? Oui, d'accord aussi… N'empêche que tout y mène, à cette fameuse montagne, dès le début, dès Paris et sa biche… Dès les lézards ibères d'Ibiza… Et quand, finalement, on y arrive, à la montagne d'Un homme, un vrai, on y est déjà, depuis longtemps. Le spectateur espère une belle histoire d'amour, et il ne sera pas déçu, mais il aura grimpé le raidillon champêtre du film d'entreprise, puis descendu, à la force des cuisses, la pente raide du court-métrage, retrouvé son souffle avec la comédie musicale, et repris du poil de la bête avec le film animalier… Un homme, un vrai nous laisse filer dans les montées, nous reprend dans les descentes, et, à chaque fois, nous attend aux sommets, pour partager la vue et l'air. Les Larrieu, qui s'y entendent en voyage organisé, ont même pensé aux animations, le voilier en pleine mer, la baignade, la montée en rappel avec le guide, la nuit sous la tente, tout. D'ailleurs, c'est contagieux, ce goût de s'amuser qu'ont les Larrieu. Il faut voir le couple du film, Hélène Fillières et Mathieu Amalric, prendre le temps de se désirer, de se le chanter, de se quitter sans se le dire, de se retrouver en se le disant, en finissant pas de se le dire. Et si, comme on le dit, Vezelay est bien la vulve du monde, alors les Pyrénées des Larrieu en sont les tétons.
Publié le jeudi 14 septembre 2017