Arnaud
Dommerc
Cinéaste
Bronx-Barbès expose par son titre l'évidence d'un raccourci que l'on se refuse à faire mais que le film nous impose par sa violence et son désir de mise en scène. La globalisation n'est pas un mot simple de sens à qui veut l'écouter vraiment. Son homonyme plus poli - mondialisation - cherche à camoufler l'Histoire et pourtant, Éliane De Latour nous ramène de Côte d'Ivoire un film de gangsters où même Hollywood n'a plus sa place. Mais plutôt que de parler des choses qui fâchent, puisqu'elles ne semblent plus avoir lieu d'être- la politique - j'ai envie d'évoquer ici la poésie d'une langue qui soudainement nous éveille et nous émeut, la permanence malgré tout, de l'amour et de ce qu'il nous permet d'ambitieux et de difficile. Ainsi va ce film qui nous chahute, de férocité en évidente douceur, avec cette incroyable rage que ne manque pas de produire notre désespoir. Ainsi vont ces personnages dans un rapport au réel que seul l'artifice du cinéma pouvait aussi courageusement fabriquer.
Arnaud Dommerc
-Cinéaste
Publié le vendredi 15 septembre 2017