Serge
Le Peron
Ça commence par une fin de nuit à paris, une nuit pleine de vin et de souvenirs communs qu'ils se racontent jusqu'à plus soif, jusqu'à ce que l'heure soit suffisamment avancée pour qu'il faille songer à rentrer, chacun chez soi. Mais l'envie de rester ensemble est la plus forte et, sans rien se dire, ils essayent de prolonger ce moment d'intimité, d'arrêter le temps. Alors c'est la fuite en avant, un prétexte futile, un départ précipité vers un bateau dans un port : « passion »......Ce premier film n'est pas à proprement parler un road movie. Non. Ce qu'on appelle « la route » dans ce genre de film traverse par définition des espaces anonymes peuplés d'étrangers, et de déserts... C'est plutôt un « territory movie » dont il faudrait parler, d'un film territoire, tant il est vrai que son propos se confond avec la portion de terre humaine (le Nord) traversée par les personnages du récit. Étangs, Canaux, Cafés, Passé, Présent... et même Présent-Parfait : le temps qu'il manque en français pour exprimer l'idée d'une action en train de se faire, d'un drame en train de se nouer, et que ce film conjugue de si élégante manière...
Serge Le Peron
Publié le vendredi 15 septembre 2017