Jean Paul
Dekiss
Cinéaste
Original, personnel et rare. Avec ses dialogues enlevés, bien construit, le film nous promène dans la vie des gens qui gagnent, qui perdent un sentiment, une situation, un bien, mais qui ne perdent jamais leur personnalité. Des coups pourtant, ils en prennent, à la mesure d'une société d'exclusion qui sait bien les distribuer. Mais au hasard des jours, des amitiés, des amours, ce qui fait de chacun sa vraie nature se renforce et résiste. Les plus forts gardent pour les plus faibles le territoire minimum qui donne à chacun sa place dans la société. Entre la Cannebière de Pagnol et la Hâvre de Mac Orlan, Guédiguian nous livre le plaisir de suivre l'humanité quotidienne de personnages grands pour être simples. Romantique, drôle et tendre aux frontières du naturalisme, la profusion des réussites dans ce film anime une vitalité constante qui excuse le suicide enfantin d'un pierrot tombé de son fil comme s'il sortait du film par méprise.
Jean Paul Dekiss
-Cinéaste
Publié le lundi 18 septembre 2017