Zaïda
Ghorab-Volta
Cinéaste
Enfin on va vers d'autres lieux, d'autres milieux. Une petite cité, en province. Il y a un contexte social. Dans ce contexte social, il y a une famille. Dans cette famille, il y a une mère, et de cette mère, est né un fils. Ils vivent ensemble, tous les deux. Et c'est dur pour une très jeune femme d'élever seule son enfant. D'être une bonne mère, et de remplacer le père absent. Les scènes sont parfois violentes, mais toujours fines. On reste dans l'intimité de ce couple mère-fils. Il y a les amis de la mère, et les amis du fils, tous venant d'ailleurs, cosmopolites, et toujours une pensée pour un "loin d'ici". Il y a cette mère qui, physiquement, se transforme en permanence, jouant des perruques et des toilettes, comme si une partie d'elle-même, restée elle aussi dans l'enfance, la rendait plus proche encore de son propre enfant. Il y a un père dont on parle mais que l'on ne voit pas. Un père que l'on s'imagine, que le petit attend et cherche. Et sa mère lui a promis qu'ils iraient le retrouver. Promesse, mensonges, rêves... Et l'amour, toujours là, plus fort que tout, malgré tout. La mère aime son fils, elle le respecte et c'est ça qui me plaît. Avec Sale gosse, Claude Mouriéras réussit un film sur un sujet délicat dont on ne parle pas souvent au cinéma.
Zaïda Ghorab-Volta
-Cinéaste
Publié le lundi 11 septembre 2017