Saudade do futuro c'est le portrait de Sao Paulo, la mégapole brésilienne, une ville taillée pour le cinéma parce qu'elle est plus grande que la vie. Mais en montrant cette vile gigantesque et foisonnante, c'est notre monde que les cinéastes nous redonnent à voir. Saudade do futuro est un film miroir.
À propos du film : Saudade do futuro
Pour moi le plus beau film de Robert Guédiguian. Pourquoi ? Parce que si son cinéma émeut par sa fidélité sans faille à une bande de potes qu'il n'a cessé d'aimer et de filmer depuis dix-sept ans, à un engagement (qui force le respect après cette décennie de grands reniements), à une ville et à son histoire ouvrière (inscrite dans la chair du quartier de son enfance : l'Estaque)...
À propos du film : Marius et Jeannette
Les yeux ouverts. Un des grands plaisirs de ce film est la certitude de comprendre quelque chose qui pour nous est un point obscur. Pourquoi un jeune homme choisit le pire : l'intégrisme ? Le pire qui le mène à la transgression absolue, le meurtre de la mère. La force du film, c'est de nous donner à voir la situation sociale en Egypte, non pas d'une manière didactique, mais à travers des personnages.
À propos du film : Les Portes fermées
de Serge Le Peron
C'est l'histoire d'un (jeune) homme qui se trouve au pied d'une montagne et qui décide, suivant la pente naturelle de l'espèce humaine depuis la nuit des temps, d'aller (toujours) plus haut, dans l'espoir (hélas) hypothétique de trouver le secret de ses origines.
À propos du film : La Brèche de Roland
No London Today est un film qui n'hésite pas à prendre à bras le corps toute la complexité du monde et de sa représentation, à en faire sa matière même. Après beaucoup d'autres, Delphine Deloget a décidé de raconter les histoires de ceux qui viennent à Calais pour se rendre, à tout prix, en Angleterre. Mais comme aucun(e) autre avant elle, elle choisit de montrer toute la complexité de sa relation à ces hommes : comme femme, comme occidentale, comme « privilégiée », comme cinéaste
À propos du film : No London Today
Un immeuble qui sort de la matière au cinéma, une caméra qui tangue, de la pellicule qui ne serait ni noire ni blanche mais qui aurait choisi d'être trace du monde et mémoire du cinématographe.
À propos du film : Pages Cachées
La grande force de Claire Simon, c'est d'avoir vu que des gens ordinaires pouvaient devenir d'immenses personnages, et d'avoir fait, d'une histoire vraie, une vraie histoire. Coûte que coûte est une merveille de sensibilité et de drôlerie. Quand vous l'aurez vu, vous ne direz plus jamais : le documentaire, c'est pas du cinéma.
À propos du film : Coûte que coûte
de Serge Le Peron
On est frappé d'emblée par la justesse de Chacun pour soi : des jeunes gens, le service militaire, le Nord... Le casting, les situations, les décors, les costumes, les dialogues... tout sonne juste, tout est vrai : les personnages, leurs désirs, leur tourments... Tout l'art de Bruno Bontzolakis consiste à faire fonctionner son récit, à activer sa fiction sans jamais perdre cette justesse quasi documentaire des corps qu'il filme, à ne céder à aucune des sirènes fictionnelles que les prémices du scénario auraient pu permettre.
À propos du film : Chacun pour soi
J'ai toujours trouvé que l'essence du cinéma - son bouleversement le plus profond - résidait dans cette faculté troublante à ressusciter les morts, à battre en brèche l'inexorable avancée de la mort : Vertigo, Allemagne année zéro, Pierrot le fou, Mouchette, etc... J'en sors chaque fois brassé et gorgé d'un désir absolu de vivre. Haut les cœurs ! est de ces films menant ce combat surhumain et inégal : un film comme un cri de vie, un hurlement, un éclat de rire formidable jeté à la face de la mort.
À propos du film : Haut les coeurs !
de Dominique Choisy
Curling est un film qui fait peur, un film dans lequel palpite un sombre mystère, comme dans les contes où des ogres hantent les forêts, où les enfants se perdent et découvrent des cadavres congelés (mais exquis) comme des esquimaux, pas ceux du Pôle, mais ceux des salles obscures, à la vanille… Car c'est surtout de cela dont il s'agit dans Curling, du plaisir d'être au cinéma, de voir et d'entendre.
À propos du film : Curling