Ce qui est remarquable dans ce film en est l'économie générale, décidée à tous les niveaux de la mise en scène, et qui donne à ce conte de la vieillesse les qualités de l'épure. Si l'influence du grand maître finlandais Aki Kaurismaki saute aux yeux, c'est pour le meilleur, car elle nous ouvre la porte d'une maison que nous connaissons bien et que nous aimons, et ne saurait se résumer à une allégeance stylistique.
À propos du film : Thomas
Ca commence par de somptueux plans de nature. Sans effet ni emphase. Une simplicité quasi fordienne avec une touche de lyrisme comme valeur ajoutée, histoire de décaler imperceptiblement l'ordre naturel des choses.
À propos du film : La Beauté du monde
de Claire Devers
Découvrir la vie de Jésus ce fut avant tout pour moi changer mon regard sur le corps humain. Pourquoi Bruno Dumont a-t-il pris un regard si organique ?
À propos du film : La Vie de Jésus
D'abord dissipons tout malentendu : La Vie de Jésus de Bruno Dumont n'est pas un film de plus sur le Christ. Et s'il y a du miracle dans l'air c'est celui qui consiste à réveiller le cinéma en lui insufflant une vie comme on l'a rarement vu.
À propos du film : La Vie de Jésus
de Gaspard Noé
Un film très particulier, avec une ambiance lourde, stérile et poisseuse, comme ces cafés de banlieue, où le mal de vivre n'est pas dû aux conversations qu'on entend, mais au comptoir de formica sur lequel au cours de longues années identiques s'est collé une couche de graisse et de tabac, et aux visages des gens qui vous entourent, ni agréables, ni désagréables, mais juste ceux d'humains sans plus d'intérêt que la couche de peau qui couvre votre mauvais café au lait.
À propos du film : Faut pas rire du bonheur
Chronique d'un siège, de Samir Abdallah, raconte plusieurs jours de l'encerclement du Q.G de Yasser Arafat par les chars Israéliens, pendant l'année 2002. Angoisse devant un possible assaut des chars ennemis, mais aussi tracasseries diverses liées aux problèmes matériels (manque d'eau, de nourriture, etc.), forment la matière de ce documentaire poignant.
À propos du film : Chronique d'un siège
Massaker est un film âpre et radical, un film sans visage. Des hommes, soldats-bourreaux lors du massacre de Sabrah et Chatila, parlent dans l'ombre pour rester en vie. Mais leurs corps, leurs peaux et leurs muscles sont là, aussi vivants que le furent un jour leurs victimes.
À propos du film : Massaker
de Ali Akika
Massaker, film sur les bourreaux de Sabra et Chatila. Les réalisateurs les mettent en scène avec un certain culot. Ils filment en huis clos leurs récits et jamais la tension dramatique, ni la densité des témoignages ne s'étiolent. Les bourreaux, phalangistes libanais, tournent en rond tels des fauves en cage.
À propos du film : Massaker
L'endormissement comme sortilège a inspiré nombre de contes et de films. Yasmine Kassari nous en propose une nouvelle et très belle variation. Dans un coin perdu du Nord-Est du Maroc contemporain, les hommes, à la fleur de l'âge, s'exilent.
À propos du film : L'Enfant endormi
Un homme parle à la caméra. Son visage en très gros plan a quelque chose d'obscène. Il nous parle de lui, de son pays, Israël, de la chaleur d'Août et d'un désir de film. Il a l'air de nous proposer un jeu. Et puis, sans transition, il filme « caméra cachée » une longue scène de rue, violente et énigmatique.
À propos du film : Août (avant l'explosion)